L'essentiel

Une fois le mal-être dépisté, et en l’absence de signe de gravité, le rôle du médecin généraliste est de « passer un cap ». Cette phase peut être abordée seul ou de façon pluridisciplinaire selon la situation. Différentes clés de prise en charge existent et passent notamment par l’écoute, l’accompagnement et le suivi de l’adolescent suicidaire.

En savoir plus

Passer un cap

Le médecin est très rarement en présence d'une crise majeure de mal-être avec danger suicidaire imminent. Il est par contre bien plus fréquent de rencontrer un mal-être peu défini ou l'évocation une crise passée surtout lorsqu'on les recherche. Lorsqu'un problème de mal-être est dépisté il suffit le plus souvent d'accompagner pour passer un cap. En effet le caractère psychiatrique des crises réside plus dans leur durabilité que dans leur intensité. Les antécédents suicidaires peuvent être anciens et les problèmes qui leur étaient liés, résolus, l’adolescent en parlera alors plus facilement, il est alors aisé au praticien de positiver le parcours. L’adolescent peut aussi évoquer le suicide plus ou moins dramatiquement et mettre mal à l’aise le médecin sur cette question où il se sent impuissant. Mais il y a rarement urgence lors d’un dépistage. Transmettre sa sollicitude, faire comprendre la nécessité d'une rencontre, se rendre disponible pour des temps d'accompagnement sont des attitudes qui deviennent une nécessité.
    Face à une attitude suicidaire, trois axes de prise en charge sont possibles :
  • Une prise en charge par le médecin généraliste seul : lorsque le risque de passage à l’acte reste faible ou maîtrisable, ou lorsque la situation est fluctuante et incertaine. Gérer seul peut sembler lourd de responsabilités par la crainte de « passer à côté » ou de ne pouvoir protéger l’adolescent d’un passage à l’acte. Néanmoins, de nombreuses clés existent pour écouter et accompagner l’adolescent.
  • Une prise en charge multidisciplinaire ambulatoire : lorsque le médecin généraliste a besoin d’appui, c’est une solution intermédiaire entre la gestion solitaire et l’hospitalisation et peut s’appliquer par le recours aux psychiatres libéraux, aux psychologues libéraux, au Centre Médico-Psychologique (CMPado) ou à la maison des adolescents.
  • Une prise en charge hospitalière : elle devient la solution nécessaire lorsque le risque suicidaire est élevé, lorsqu’il existe des difficultés à mobiliser l’entourage ou lorsque le patient est demandeur.
Dans ses Recommandations de Bonnes Pratiques de 2014, la HAS expose les différents types de prises en charge, ainsi que leurs critères et leurs modalités d’application.

Références :

Plan régional de santé publique. Gestion du risque suicidaire par les médecins généralistes libéraux dans les pays de Guingamp et du Trégor-Goëlo - Janvier 2011.

Haute Autorité de Santé. Recommandations de bonne pratique. Manifestations dépressives à l’adolescence. Repérage, diagnostic et stratégie des soins de premier recours. Paris: HAS; nov 2014.