L'essentiel

    Il s'agit de repérer précocement les personnes ayant eu des idées suicidaires car :
  • Presque tous les suicidants ont été suicidaires.
  • Presque tous les suicidants ont consulté leur médecin.
  • Beaucoup de suicidants récidivent.
  • Le risque de décès est beaucoup plus élevé chez les suicidants.
  • La dépression est souvent absente.
Dépister un adolescent suicidant permet avant tout de prévenir d’une récidive plus à risque d’être fatale que la précédente.

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Presque tous les suicidants ont déjà eu des idées suicidaires

Suicidaires et suicidants Presque tous les suicidants ont déjà eu des idées suicidaires (88%) Même si la plupart des idées n'aboutissent pas à un acte suicidaire, le fait d'évoquer des idées suicidaires ne peut pas être banalisé.

Presque tous les suicidants ont consulté un médecin

    Presque tous les suicidants ont consulté un médecin dans l’année suivant leur geste :
  • 20% des suicidants ont été hospitalisés suite à leur geste;
  • 12 % n’ont pas été hospitalisés mais ont bénéficié d’une prise en charge par un médecin;
  • 60% des suicidants ont consulté un médecin dans l’année suivant leur geste, mais pour un autre motif, et n’ont pas été pris en charge;
  • 8% n’ont consulté personne.
  • Cela signifie l'intérêt du dépistage des conduites suicidaires chez les adolescents.

La récidive des tentatives de suicide est fréquente

A l'adolescence, un tiers des suicidants récidivent leur geste dans la première année suivant leur tentative de suicide (TS) et 1 à 2% des suicidants décèdent dans l’année suivant leur première TS.

Le risque de décès est fortement augmenté chez les suicidants

Un adolescent suicidant a un risque de décès 10 fois plus élevé par rapport aux autres personnes de sa classe d’âge. Le risque que ce décès survienne lors d’une nouvelle tentative est multiplié par 4. A chaque tentative de suicide, le risque que l’acte aboutisse à un décès est majoré.

La dépression est bien souvent absente

Seuls 20 à 30% des suicidants présentent une pathologie psychiatrique sous-jacente (dépression, troubles de la personnalité, …) favorisant le passage à l’acte. Cela signifie donc que 2/3 d’entre eux ne manifestent aucun symptôme dépressif et que la tentative de suicide est favorisée par des facteurs de risques, une impulsivité et du stress : situations contraintes ou conflictuelles.

Références :

Binder Ph. Les adolescents suicidants non pris en charge pour leur acte sont-ils différents des autres ? Enquête auprès de 3 800 adolescents. La Revue du praticien Médecine Générale 2001 ; 15 (545 : 1507-12).

Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé. (1998). Prise en charge hospitalière des adolescents après une tentative de suicide. Recommandations Professionnelles.

Hawton K, Harriss L (2007) Deliberate self-harm in young people: characteristics and subsequent mortality in a 20-year cohort of patients presenting to hospital. J Clin Psychiatry 68: 1574–1583